Prise de conscience écologique et nécessité d’optimiser la gestion de l’eau : faisons le point sur les usages des spas de montagne et parlons de l’avenir du spa de montagne éco-responsable.
Le défi permanent des spas de montagne
La singularité du spa de montagne
Le mot SPA est l’acronyme de Sanitas Per Aqua : la santé grâce à l’eau. L’hydrothérapie est donc par définition, au cœur de tous les traitements qui sont proposés par les spas, qu’il s’agisse de soins individuels en cabine, ou pour les espaces collectifs. À une époque où l’eau devient chaque jour davantage une ressource à protéger, les opérateurs de spas sont soumis à des injonctions contradictoires : demande croissante de soins relaxants, nécessité de préserver les ressources naturelles en partage et contraintes économiques liées à leur utilisation.
Ces questions sont encore plus pressantes pour les spas de montagne qui doivent faire face à un quadruple défi : des saisons hivernales de plus en plus aléatoires, la nécessité de lissage de la saisonnalité, le renouvellement des cartes de soin pour attirer une clientèle de plus en plus exigeante, la rentabilité du spa dans un environnement où tous les approvisionnements sont plus complexes.
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La saisonnalité au cœur des questions du spa de montagne
Chaque année, le réchauffement climatique marque le recul des glaciers. Parallèlement, les chutes de neige hivernales se font capricieuses face au calendrier et en intensité. Difficile chaque année de savoir où et quand tombera la neige de façon régulière et prolongée, seule garante d’une saison de ski réussie.
Dans un tel contexte, les stations de montagne doivent s’adapter. Si les congés de fin d’année permettent de toujours faire le plein à la faveur des vacances de Noël et du Jour de l’An, il faut désormais rivaliser de trésors d’imagination pour attirer les vacanciers en montagne en hiver quelles que soient les conditions de pratique du ski.
Pour réussir et pérenniser leur modèle économique, les spas de montagne ont tout intérêt à diversifier et à renforcer leurs menus de traitements. Désormais, il est fondamental de ne plus se limiter à des soins en rapport uniquement avec les sports d’hiver et la saison hivernale. Il faut proposer des programmes plus larges, qui tiennent compte de périodes d’activité plus longues, dans toutes les saisons et quelles que soient les conditions climatiques pour ne plus dépendre seulement des sports de glisse. Il faut aussi que les spas de montagne imaginent de nouvelles sphères, qu’ils proposent des espaces aqualudiques innovants et éco-responsables pour répondre aux préoccupations de cette nouvelle ère qui se profile, qu’ils soient moteurs dans les thématiques proposées à leurs clients, qu’ils affirment une identité singulière pour attirer de nouveaux amateurs de spa et fidéliser ceux qui leur sont déjà acquis.
Le double bénéfice de cette démarche sera d’attirer un public toujours plus nombreux vers ces établissements et viendra renforcer les efforts des lieux de montagne qui souhaitent attirer des visiteurs tout au long de l’année et tout particulièrement en été et en inter-saison.
La clientèle de montagne évolue, elle n’est plus nécessairement uniquement une population hivernale de skieurs. Les stations ont donc développé de nombreuses activités pour petits et grands, pour l’hiver et pour l’été. Dans les Alpes comme dans les Pyrénées, en hiver, la glisse est désormais multiple : ski de piste ou ski de fond, snowboard, yooner, snowscoot, speed-riding ou snowkite. Sous la neige, les randonnées se font en raquettes ou avec des chiens de traîneau. En été, les mêmes activités sont déclinées avec des supports de glisse différents. S’y ajoutent vélos et VTT, parapente, rafting et canyoning, via ferrata, golf ou tir à l’arc… Bref, les stations n’ont de cesse de se réinventer.
Dans ce cadre, le spa de montagne éco-responsable est le complément incontournable de l’offre de loisir. Ils viennent en complément des activités sportives et de plus en plus, en tant que destination exclusive : le « destination spa ». On vient désormais en montagne tout autant pour ses activités sportives que pour tout simplement se relaxer et lâcher prise. Par ailleurs, les stations de montagne offrent aussi fréquemment des cures thermales. La composante santé peut et deviendra sans aucun doute un des pivots de l’offre de montagne somme cela est déjà le cas en Allemagne, en Suisse et en Italie plus largement qu’en France.
La question de l’eau
En montagne comme en plaine ou sur le littoral, la question de l’eau est au cœur des préoccupation des populations et des élus. Côté ski, les bassins de rétention qui alimentent les canons à neige en hiver font débat. Côté spa, l’eau est au cœur de l’activité et les opérateurs se doivent d’être vertueux s’ils veulent pouvoir développer leur activité en harmonie avec les populations locales.
Il faut donc trouver un équilibre juste entre en modèle économique pourvoyeur d’activité et d’emplois locaux et une consommation raisonnée de l’eau. La planification et la gestion des destinations touristiques de montagne sont essentielles pour minimiser les impacts et pour adapter l’offre aux changements environnementaux.
L’eau est l’élément central de l’expérience spa. Bains bouillonnants pour se relaxer, hamman ou sauna, hydrothérapie pour le visage et pour le corps, espaces ludiques avec cascades, piscines intérieures et extérieures…: l’eau est partout.
La gestion de l’eau est donc un enjeu crucial pour la pérennité de tous les spas et notamment ceux situés en montagne où le réchauffement climatique impacte particulièrement l’environnement et la biodiversité.
De l’usage de l’eau
Dans un tel contexte, la gestion de l’eau va être au cœur des questions de conception, de rénovation et de programmation.
Les réglementations locales vont guider les opérateurs sur les quantités d’eau qu’ils peuvent utiliser, la qualité de l’eau et la gestion de leurs eaux usées.
En montagne plus qu’ailleurs, des systèmes performants de filtration de l’eau sont impératifs pour garantir la qualité de l’eau. Ces équipements doivent en outre permettre le recyclage de l’eau utilisée pour bains afin de réduire le plus possible le prélèvement sur le milieu naturel.
Le spa de montagne éco-responsable se doit aussi d’avoir valeur d’exemple en encourageant les comportements responsables en matière de consommation d’eau avec une incitation à réduire la température et à limiter les temps de douche.
L’innovation comme clef d’avenir
À l’aune du réchauffement climatique et du manque d’eau qui semble se profiler, l’homme n’est pas sans ressource et l’innovation joue un rôle clef dans la pérennité de l’éco-système des spas en général et des spas de montagne en particulier.
Le retraitement des eaux usées permet de réutiliser l’eau des douches et des bains pour de nombreux usages. Ces eaux grises permettent d’éviter l’utilisation de l’eau potable là où elle n’est pas nécessaire. Elles peuvent servir dans les sanitaires ou pour l’arrosage lors des périodes chaudes. Cela présentera le double avantage de favoriser la vie végétale dans des environnements souvent très minéraux.
La récupération des eaux de pluie permet de collecter et de stocker l’eau pour des utilisations ultérieures. On pourra l’utiliser pour l’arrosage, le lavage des sols ou pour alimenter les bassins.
Les nouvelles technologies de monitoring et de régulation de la température des eaux vont permettre de réduire le chauffage des eaux avec le double bénéfice d’une moindre consommation énergétique et également une moindre consommation d’eau. Il existe à cet égard de nombreuses solutions de gestion intelligente de l’eau qui régulent la température en fonction de la demande.
Enfin, les douches à faible débit équipées de têtes de douche peuvent réduire la consommation d’eau de 30 à 50 % par rapport à des douches traditionnelles. Peu coûteuses, pratiques et économiques, elles offrent un retour sur investissement quasi-immédiat sans sacrifier au bien-être des utilisateurs.
Et si nous parlions de votre projet de développement
Stratégie commerciale et rentabilité au cœur de votre projet de spa de montagne éco-responsable
La création ou la rénovation d’un spa de montagne doit impérativement être encadrée par des professionnels du spa. Il en va de sa rentabilité et de sa pérennité.
La stratégie commerciale du spa devra tenir compte de son environnement et de ses problématiques particulières, notamment les questions de saisonnalité et de gestion des ressources et de l’eau qui est au cœur du dispositif.
Pour répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus avertie, tout en ayant l’adhésion des populations locales et des collectivités, le projet se doit d’être vertueux à tous égards.
La montagne a longtemps été synonyme de sports de glisse. Elle évolue, et la multiplication des activités attire une clientèle plus large et plus diversifiée : une véritable opportunité pour les spas de montagne qui peuvent composer avec une palette de soins et d’activités plus large.
Le spa de montagne éco-responsable se doit de proposer une offre de qualité, dans des installations et avec des équipements modernes. L’offre doit être suffisamment large pour attirer le plus grand nombre, mais peut aussi cibler des marchés niches : couples, familles, sportifs…
Sur le marché compétitif des spas, il vous faut affirmer votre identité et capitaliser sur vos singularités. Alors, comme le disait Oscar Wilde : « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris. »
Plus qu’ailleurs, il vous faudra innover et vous appuyer sur les dernières technologies pour minimiser les coûts de fonctionnement et rentabiliser les opérations.